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Des hippopotames en Louisiane ? En 1910, c'est presque arrivé.



Icitte on aime manger des affaires que le monde d’ailleurs considérerait comme bizarres. Du cocodrie, des écrevisses, de l’écureuil. Nous ne mangeons pas (encore) d’hippopotames, mais cela est une idée proposée au début du 20e siècle. Le prix du bœuf était très élevé à l'époque. Le peuple américain devait être nourri. Pour les hippopotames, les marais de la Louisiane sont assez similaires à leur habitat naturel en Afrique subsaharienne. On peut obtenir beaucoup de steaks d'un seul hippopotame. Ça fait, quo’ faire pas ?


Avant la première guerre mondiale, le prix du bœuf était bien exagéré à cause des régulations plus strictes, des monopoles des entreprises de la viande bovine, et la pénurie de la viande partout dans le pays. Robert Broussard, un politicien au Congrès des États-Unis qui représentait la Nouvelle-Ibérie, a proposé l’importation d’hippopotames en 1910. À ce moment-là, la jacinthe d’eau (l’herbe du bayou) a déjà posé un problème pour les bayous en Louisiane. Dans leur habitat naturel, les hippopotames la mange à un taux quotidien de 200 à 300 livres. L’idée était de résoudre un problème (la jacinthe d’eau) avec un autre (les hippopotames), mais ce dernier résoudrait aussi la pénurie de viande, un problème national. La loi proposée a demandé $250 000 pour l’importation d’hippopotames aux États-Unis.

Une page du Spokane Press, avril, 1910.


Broussard a représenté la Louisiane au Congrès national pendant 21 ans, jusqu'à sa mort en 1918. Les trois dernières années étaient comme sénateur. Il était francophone, avec un patrimoine acadien, qui habitait dans sa circonscription pendant presque toute sa vie. Robert et son frère, Edwin, ont été connus comme deux démocrates du sud, plutôt populistes, dans la sphère politique.

Selon le Dr W. N. Irwin, l’hippopotame a un goût semblable à un mélange de bœuf et de porc. Un éditorial dans le New York Times a levé l’idée du “bacon de la vache du lac.” La seule objection contre son importation qu’un officiel d’un zoo aurait pu trouver était la possibilité que l’animal aurait pu être invasive, comme la jacinthe d’eau elle-même. Quelques autres options pour les animaux à importer étaient le chameau, la girafe, le rhinocéros, et l’antilope.

Quelque chose qui a aidé cette proposition a été le fait que l’ancien président Theodore Roosevelt le mangeait lui-même. Si quelque chose est assez bien pour un président, c’est assez bien pour son peuple, non ?

Le peuple américain en ce moment-là pouvait déjà voir leur propre impact sur l’environnement. C’est à ce même moment que des groupes de conservation ont été fondés, comme la Société Audubon, et les lois pour protéger les animaux ont émergé. Pourtant, il n’y avait pas de pensée pour les résultats plus grands sur l’écologie d'une région sauf l’impact direct. Néanmoins, les hippopotames ne sont jamais arrivés, et personne ne peut dire pourquoi spécifiquement.

Alors que l’hippopotame n’est pas arrivé aux Amériques au début du 20e siècle, il a réussi de s’apparaître pendant les années 1980 grâce à Pablo Escobar. Quand le baron de la drogue a été tué par les autorités en 1993, les quatre hippopotames qu’il a importés ont été oubliés. Aujourd’hui ils sont considérés comme une espèce envahissante en Colombie, où environ 80-100 habitent. Tous descendent des quatre d’Escobar. Certains scientifiques disent qu’ils remplacent des prédateurs établis depuis des milliers d’années et d’autres disent qu’il est nécessaire de les éliminer pour la protection de l’environnement. En 2015 en Californie, des hippopotames portant une étiquette radio ont été relâchés (dans un espace limité) par l’Université de Californie à Davis avec l’objectif d’y réduire le montant de la jacinthe d'eau.

 

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