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Haïti : l’assassinat, l’incertitude, et notre héritage commun

L’assassinat


L’assassinat du Président Jovenel Moïse le 7 juillet, il y a un peu plus d’une quinzaine. La dernière fois qu’un leader d’un pays s’est fait tuer en cours de son mandat était le 19 avril de cette année (Idriss Déby, le président du Tchad). En tout, il y avait cinq tentatives d'assassinat des leaders des pays en 2021. La situation en Haïti résultant de l’assasinat et la situation politique continue à se développer.

Ariel Henry, le premier ministre actuel (à gauche), et Claude Joseph, l'ancien premier ministre (à droite)

Aujourd’hui la situation politique là est encore tremblante. Claude Joseph a pris le pouvoir et il est devenu le premier ministre provisoire après l’assassinat, bien que Ariel Henry ait été nommé premier ministre par Moïse deux jours avant sa mort. La cérémonie officielle du serment d’Henry n’était pas encore passée au moment de l’assassinat. Sous pression internationale, Henry a été désigné le premier ministre mardi, avec l’intention de, selon Joseph, faciliter les élections prochaines où l’électorat choisira le président prochain. Joseph est retourné à son poste comme le ministre des affaires étrangères.


Les détails de l’assassinat sont un peu déconcertants. Le meurtre s’est passé

dans la maison du Président Moïse à Pétion-Ville en Haïti pendant le nuit. Sa femme a été blessée aussi, mais ni elle ni ses enfants n’ont été tués par lesintrus. La sécurité n’a rien fait contre les agresseurs car ils ont dit qu’ils sont avec la DEA ( en : Drug Enforcement Agency), l'agence américaine de lutte anti-drogue, qui a beaucoup d’influence là.


Les autorités haïtiennes ont déclaré que Christian Emmanuelle Sanon est soupçonné d’être l’intermédiaire pour l’assassinat et la personne qui a recruté les hommes. Sanon est pasteur évangélique qui vit en Floride pendant plus de deux décennies. Deux autres Américains ont été arrêtés en relation avec l’assassinat. Les deux sont des citoyens naturalisés d’origine haïtienne. 26 hommes sont emprisonnés en Haïti à ce moment comme résultat – et la majorité sont colombien. Rien dans la sphère judiciaire n’a encore été fait avec ces hommes, deux semaines plus tard.


Président Jovenel Moïse de Haïti (à gauche) avec Président Sebastián Piñera de Chile (à droite) au Sommet des Amériques
Président Jovenel Moïse de Haïti (à gauche) avec Président Sebastián Piñera de Chile (à droite) au Sommet des Amériques en 2018

Haïti n’est pas un pays stable. Moïse était considéré comme un dirigeant quelque peu autoritaire depuis soit l'automne 2019 lorsqu’une élection des sénateurs n’est pas arrivée soit janvier 2020 quand seulement dix sénateurs restaient dans le parlement haïtien. Il a été élu en 2016 par seulement 55,67 % de la vote (selon le Center for Economic and Policy Research (CEPR)). D’un pays d’environ 11,26 millions personnes, il a reçu 590 927 votes en total. Il n’a pas eu de mandat fort. Il n’a pas cru qu’il était dictateur.


Haïti est la première république noire au monde et son histoire est compliquée. La stabilité est restée insaisissable. Il y a eu des leaders autoritaires qui ont eu le soutien des autres pays, comme les États-Unis. Haïti a payé presque $21 milliards à la France au titre des réparations de leur indépendance. Plusieurs exodes massifs, bien qu’ils ont aidé à répandre une culture antillaise riche et vivante, n’ont pas aidé à offrir un sentiment de développement durable.



Les Diasporas et la culture commune


La première diaspora haïtienne s’est déroulée au début du 19e siècle en réaction contre, à part la suprématie européenne des côtes français et britannique, les puissances coloniales espagnoles qui avaient occupé l’île de Saint-Domingue ainsi que la Louisiane. Cette diaspora a eu un effet sur la stabilité en Haïti, bien sûr, mais aussi sur notre culture ici en Louisiane, particulièrement à la Nouvelle-Orléans. Vers 1810 la population de la Nouvelle-Orléans était doublée par la migration des haïtiens à cause des expulsations décrétées par le gouvernement espagnol à Cuba. Cela était en plus des 1 300 migrants qui sont arrivés entre 1793 et 1803 – presque le même temps de la révolution haïtienne fructueuse qui a commencé avec une rébellion des personnes réduites en esclavage en 1791.


Les cultures en Haïti et à la Nouvelle-Orléans se ressemblent beaucoup. C’est facile de le voir, étant donné la nourriture, l’architecture, les fêtes. Bien sûr les deux ont leurs différences, mais l’histoire de la première diaspora et la complexité de leur colonisation aboutissent à ces similarités. Selon Ricardo Jean-Baptiste, un chef d’origine haïtien, un grand nombre d’aliments ici rassemblent beaucoup à ceux d’Haïti. Il y a des homologues haïtien pour des plats louisianais comme le gombo, des haricots rouges et du riz, des chayotes (mirlitons en français louisianais), et plusieurs autres. La shotgun house est monnaie courante en Haïti comme en Louisiane et certaines rituelles religieuses sont partagées aussi.



La deuxième diaspora haïtienne a commencé pendant les années 1960, résultant en une fuite des cerveaux qui a aussi blessé la stabilité du pays. Avant ce moment-là, il n’y avait pas vraiment de migration haïtienne vers les États-Unis (ÉU) depuis la première diaspora. Le séisme en 2010 a relancé cette diaspora à nouveau à cause de la destruction de l’économie et la vie civile. Le gouvernement se fie à l'argent donné par des organisations internationales et principalement des pays développés , comme les Nations Unies, les États-Unis, et le Japon. Ariel Henry, le premier ministre, a déjà dit qu’il veut que ces paiements continuent, même si c’est cru que ces paiements contribuent à la corruption et la fragilité présentes en Haïti.


Selon le bureau de recensement des ÉU en 2018, il y a environ 687 000 migrants haïtiens aux États-Unis. Néanmoins, la population des gens aux États-Unis avec un héritage haïtien se monte à environ 1,2 millions de personnes. Ces gens ne migrent souvent plus en Louisiane – aujourd’hui ils s’installent typiquement à New York ou à Miami, même avec notre histoire mélangée et nos similarités.


On attend maintenant avec espoir ce qui se passera en Haïti, si le pays se stabilisera bientôt ou s’il continuera sur ce chemin volatil.


 

Ressources :





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