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La Tribune de la Nouvelle-Orléans

L'Histoire des publications noires ici n’est pas courte

 
 

Quand on pense du français, on pense typiquement aux francophones blancs de la France métropolitaine. On pense à l’héritage catholique et gaule. On pense du vin, du fromage, du pain. Néanmoins, tout cela est seulement une petite partie de la francophonie. En fait, il y a un fort héritage francophone et noir ici à la Nouvelle-Orléans. La Tribune de la Nouvelle-Orléans était bilingue, mais le journal qui l’a précédé, L’Union, était publié seulement en français. La personne derrière les deux, qui les a fondés, était le Dr. Charles Louis Roudanez.


La Tribune était le premier journal quotidien pour les gens afro-américains. C’était bilingue, mais l’anglais n’était pas une traduction du français et le français n’était pas une traduction de l’anglais. Il était considéré comme radical à ce moment-là, car il prônait l’égalité et l’intégration des noirs et des blancs. Aujourd’hui le contraire est considéré radical (vers la droite), mais en 1864, quand sa publication a commencé, la guerre civile faisait toujours rage et le fait qu’un journal qui promouvait ces idées existait dans le sud des États-Unis apparaît impossible.


Le journal a nié l’idée de « distinct mais égale » en 1868 – bien avant Plessy v. Ferguson en 1896. En août 1866, seulement quelques jours après le massacre du Mechanics’ Institute, ou presque 50 personnes étaient tuées et plus d’une centaine blessées, cette citation était publiée au début d’un article :


Tandis que les journaux rebelles demandaient à grands cris que leurs représentants fussent admis au Congrès, nous, les unionistes, étions attaqués, par eux, dans nos droits les plus sacrés—droits que nous avions de nous réunir publiquement. Lorsque la liberté de la discussion n’existe plus, toutes les libertés du citoyen sont en danger[1].


C’est clair dans ce morceau-là que le journal et ses journalistes n'ont pas hésité à aborder des sujets plus difficiles ou dangereux. Les articles n’étaient pas signés par leurs écrivains comme moyen de protection.


Le segment démographique qui lisait La Tribune était principalement les gens de couleur libres, qui habitaient au Vieux-Carré, Fauboug Tremé et Faubourg Marigny. La décision prise pour que ce journal soit bilingue a été faite avec l’objectif d’élargir leur portée démographique. L’Union était publié seulement en français et, comme résultat, il était lu presque seulement par les gens de couleurs libres francophones. Avec ce changement au bilinguisme c’était possible pour les personnes qui ne parlaient pas français, comme les gens au nord, de lire ce qui se passait en Louisiane. Les gens de couleurs libres anglophones auraient été rendus capables de le lire aussi.


En suivant cette idée de l’élargissement du lectorat, les éditoriaux du journal étaient souvent envoyés à tous les membres du Congrès des États-Unis et aux journaux du nord. Des articles entiers étaient republiés par ces journaux. Des extraits étaient lus sur le sol de la chambre du Sénat et aussi le sol de la Chambre des représentants.


Le Dr. Charles L. Roudanez est l’enfant d’un homme blanc et français et une mère de couleur libre. Il était influencé par les révolutions, comme l’une en France quand il était étudiant là. Il était aussi un médecin.


La publication du journal a été terminée entre 1868 et 1870 quand les deux rédacteurs, Paul Trevigne et Jean-Charles Houzeau, se sont séparés à cause de leurs politiques.


131 journaux afro-américains ont été numérisés par la Bibliothèque du Congrès. Trois d’entre eux sont de la Louisiane. Seulement l’un est bilingue. Ni le premier journal afro-américain publié ans le sud ni le premier journal quotidien afro-américain aux États-Unis ne sont numérisés. On s'appuie sur les collections personnelles qui sont disponibles au public ou la capacité d’aller en Caroline du Nord ou au Massachusetts où il y a des collections. On doit se demander pourquoi ces journaux signifiants ne sont pas numérisés. Est-ce à cause de la langue utilisée ? De leurs éditoriaux radicaux ? On ne sait pas.


Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez aller sur le site-web lié ici qui est géré par des descendants de Roudanez lui-même.


Inspiré par une présentation de la Fondation Nous et Tiffany Guillory Thomas, mettant en vedette M. Mark Roudané, voici un morceau qui porte sur les premiers journaux afro-créole en Louisiane.

 

[1] 3 août 1866, La Tribune de la Nouvelle-Orléans, « Notes pour servir à l’histoire du massacre de la Nouvelle-Orléans ».


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